- cahin-caha
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• 1552; altér. de kahu kaha, de formation onomat., p.-ê. d'apr. cahot♦ Fam., vieilli Tant bien que mal, péniblement. ⇒ clopin-clopant. Se déplacer cahin-caha. — Fig. D'une manière précaire. « la vie continue, cahin-caha » (Martin du Gard) . ⊗ CONTR. Aisément, lestement.Synonymes :- comme ci comme ça- couci-couça (familier)cahin-cahaadv. Fam. Avec peine, tant bien que mal. Avancer cahin-caha. Les affaires marchent? Cahin-caha!⇒CAHIN-CAHA, loc. adv.Fam. [Gén. avec un verbe de mouvement] Péniblement, tant bien que mal. Elle est venue cahin-caha en écrasant lourdement l'herbe (GIONO, Colline, 1929, p. 185) :• Et puis, à mesure qu'il s'enfonçait dans la rue, culs-de-jatte, aveugles, boiteux, pullulaient autour de lui, et des manchots, et des borgnes, et des lépreux avec leurs plaies, (...) tous clopin-clopant, cahin-caha, se ruant vers la lumière, et vautrés dans la fange comme des limaces après la pluie.HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 96.— Expr. [En parlant de la santé, d'une affaire, etc.] Aller cahin-caha. Le ménage continua d'aller cahin-caha (VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 12).Prononc. et Orth. :[
]. Ac. 1694-1932. FÉR. 1768 écrit cahincaha, en un mot. Étymol. et Hist. XVe s. kahu kaha (LEFRANC, Champ. des Dam., Ars. 3121, f° 18a ds GDF. Compl.), cahu caha est considéré comme ,,Motz vulgaires en Touraine`` par Rabelais (Appendice au Quart Livre, Prologue, Briesve declaration, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 195); 1552 cahin caha (RABELAIS, Quart Livre, Prologue, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 257 : un paouvre homme [...] guaingnant cahin caha sa paouvre vie), considéré comme ,,terme bas et proverbial`` par FUR. 1690 et les différentes éd. de Trév. Orig. obsc.; peut-être formation expressive, influencée par cahot (FEW t. 16, p. 233b). L'hyp. d'une orig. lat. : que hinc que hac (MÉZERAY, Observations sur l'orthographe de la lang. fr., ms. Bibl. Nat. 9187, fonds fr., éd. Ch. Beaulieux ds Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Sciences hist. et philol., 298, 1951, p. 198) ou qua hinc qua hac (EWFS2; Ch. Beaulieux ds Romania, t. 73, 1952, pp. 238-239), et qua huc qua hac pour les premières formes attestées, plausible du point de vue de la prononc. médiév. du lat., se heurte à l'absence d'attest. prouvant la vitalité de telles expressions en lat., et à la remarque de Rabelais sur l'usage de Touraine. Fréq. abs. littér. :31. Bbg. BEAULIEUX (C.). Cahin-caha, étiquette. Romania. 1952, t. 73, pp. 238-240. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 17. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1953, pp. 349-350.
cahin-caha [kaɛ̃kaa] adv.ÉTYM. 1552, Rabelais; altér. de kahu-kaha, XVe; de formation onomatopéique, p.-ê. d'après cahot. On a proposé des locutions latines comme que (ou qua) hinc que (qua) hac, mais l'expression semble d'orig. pop. et régionale.❖♦ Fam. Tant bien que mal, péniblement. ⇒ Balin-balan (régional), clopin-clopant. || Arriver cahin-caha.1 (…) tous clopin-clopant, cahin-caha, se ruant vers la lumière, et vautrés dans la fange comme des limaces après la pluie.Hugo, Notre-Dame de Paris, II, 6.2 Un talika, en effet, débouchait d'une voûte d'arbres, arrivait cahin-caha, par le sentier mauvais.Loti, les Désenchantées, I, VI, p. 72.3 Elle (Marguerite) est venue cahin-caha en écrasant lourdement l'herbe, et elle est là maintenant qui pleure, accroupie contre l'abreuvoir.Giono, Colline, p. 177.♦ Fig. || Aller cahin-caha (en parlant d'une association, d'une affaire, de la santé, etc.), d'une manière difficultueuse, précaire.4 (…) gagnant cahin-caha sa pauvre vie.Rabelais, le Quart Livre, Prologue.5 (…) la vie continue, cahin-caha… Et la paix aussi !Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 182.❖CONTR. Aisément, facilement, légèrement, lestement.
Encyclopédie Universelle. 2012.